À la suite du très intéressant reportage de Monsieur Clavicule, Eurostéo aimerait préciser son point de vue sur l’ostéopathie et sa scientificité.

En préalable rappelons la définition du métier d’ostéopathe : « L’ostéopathe, dans une approche systémique, après diagnostic ostéopathique, effectue des mobilisations et des manipulations pour la prise en charge des dysfonctions ostéopathiques du corps humain. » Cette dimension complexe et systémique est la richesse de notre profession car pour nous l’ostéopathie, ce sont des techniques au service d’un concept de globalité et portées par des valeurs d’humanisme propres à toute profession de santé et de soins.

Dans le monde de l’ostéopathie, on pourrait croire que se dessinent actuellement deux courants qui seraient en opposition frontale :

  • Un courant dit dogmatique, qui voudrait geler l’ostéopathie dans l’état ou Still l’a fondée le 22 juin 1874
  • Et un courant dit scientiste qui voudrait supprimer de la pratique, comme de l’enseignement, tout ce qui n’est pas de l’ordre de l’évidence scientifique.

Rappelons que l’ostéopathie est une discipline très jeune au regard de la loi française (2002, premiers décrets d’application en 2007) et que la science, quelle qu’en soit sa discipline, commence à peine à s’y intéresser.

S’il est primordial d’étudier d’où l’on vient, il est essentiel de laisser sereinement le phénomène ostéopathie être un objet de recherches pour la science.

L’ostéopathie s’est toujours revendiquée être une médecine manuelle. La remise en question de cette manualité est l’essence même de la science. D’un côté, ce que certains pensaient être des acquis, comme la dysfonction ostéopathique ou la reproductibilité de de nos perceptions peut parfois vaciller. (Torsten Liem, Pitfalls and challenges involved in the process of perception and interpretation of palpatory findings. International Journal of Osteopathic Medicine,Volume 17, Issue 4,2014,Pages 243-249). Mais d’un autre côté, la science nous ouvre des perspectives extraordinaires comme le fait que l’ostéopathie, versus placebo, modifie les sensations intéroceptives de nos patients. (Cerritelli F, Chiacchiaretta P, Gambi F, Perrucci MG, Barassi G, Visciano C, Bellomo RG, Saggini R, Ferretti A. Effect of manual approaches with osteopathic modality on brain correlates of interoception: an fMRI study. Sci Rep. 2020 Feb 21;10 (1):3214.)

Il ne faut jamais perdre de vue que, dans le domaine de la science, les intuitions viennent souvent d’abord, et les certitudes s’acquièrent ensuite.

A Eurostéo, tous nos formateurs ostéopathes sont sensibilisés à l’intérêt de la démarche scientifique. Une grande partie possède un niveau académique, licence ou master, voir même doctorat pour l’un d’entre eux. Notre conseil scientifique, sous la présidence de Nady El Hoyek, conseiller scientifique et pédagogique auprès du ministère de l’enseignement supérieur, veille en permanence à la scientificité de notre enseignement.

Ainsi les cahiers des charges de tous nos cours stipulent noir sur blanc que notre mission est de construire des actions de formation dont le discours n’est jamais dogmatique et toujours éclairé par l’état le plus actuel de la science. Si nous devons cette démarche à nos étudiants, nous la devons avant tout à l’ostéopathie et, à travers elle, à nos patients.