Faisons la connaissance de Jean-François Thiriot, formateur du postgrade « Dans les profondeurs du système cranio-sacré ».
Postgrade du 19/05/2023 au 20/05/2023
Dites-nous-en un peu plus sur vous
Je suis marié et père de 3 enfants. Je réside et exerce dans le Var (Collobrières et La Crau)
Ma formation initiale post bac fut :
• Master 1 STAPS (Science et Technique des Activités Physiques et Sportives, Université Aix-Marseille)
• DE de Kinésithérapie (IFMK Marseille)
• DO en Ostéopathie (Eurostéo)
• Licence Formateur d’adulte (Université Avignon)
Passionné par la philosophique du concept ostéopathique, j’exerce de façon exclusive depuis 2010.
Quel regard portez-vous sur l’ostéopathie aujourd’hui?
L’ostéopathie « progresse » dans sa reconnaissance mais le chemin me semble encore long pour parvenir à une pratique vraiment incluse dans le concept. Ma vision est que cette thérapie a avant tout un fond philosophique et pratique de prévention.
La vision médicale occidentale de la prise en charge, parce qu’il y a un symptôme, limite trop le champ des possibles de l’ostéopathie.
Dans les formations (le référentiel en premier lieu et l’organisation conséquentielle dans les écoles) je trouve qu’une notion de terrain tissulaire devrait plus être mise en avant ainsi que notre capacité à prendre en charge une personne, sans symptômes et sans « blocage » pour un maintien en santé de prévention plutôt qu’une intervention curative.
Quels sont les ostéopathes ou autres personnages qui vous ont inspirés tout au long de votre carrière ?
Une première formation avant de venir me former à Eurostéo m’a « montré » l’ostéopathie que je ne voulais pas faire.
Puis mes lectures notamment de Still (Autobiographie et Philosophie de l’ostéopathie) mais aussi Viola Frymann, Sutherland, Rolin Becker et bien d’autres… m’ont ensuite ouvert le chemin de l’ostéopathie que je voulais pratiquer et montré une esquisse de l’ostéopathe que je voudrais être.
Les ostéopathes rencontrés tout au long de ma formation et dans mes stages formatifs annexes ont été des guides inspirants sur ce chemin. Le grand élément présent tout au long de ces rencontres a été cette notion de liberté créative, dans la réflexion et la pratique, laissée à tout un chacun afin de pouvoir être l’ostéopathe que l’on veut, tout en étant bien ancré dans les grands principes Stillien du concept.
A quel moment avez-vous ressenti le besoin de transmettre ? y a-t-il eu un élément déclencheur ?
Depuis le début de ma formation à la faculté des sports (prof EPS) donc en 1988.
Pour l’ostéopathie, cela a été rapidement une envie dès la première année de ma formation à Eurostéo. Le souci du respect du concept et de la liberté individuelle de praticien a été le déclencheur afin de me proposer à la fin de mon cursus pour intégrer l’équipe pédagogique d’Eurostéo.
Quel(s) formation(s) animez-vous ?
J’anime divers cours au sein de la structure Eurostéo.
Je suis aussi formateur dans une école de kinésiologie à La Ciotat (en charge du module anatomie et physiologie)
J’anime le post grade « Dans les profondeurs du système cranio sacré » à Eurostéo.
Pourquoi avez-vous créé cette ou ces formation(s) ?
Pour le volet kinésiologie, c’est une amie qui m’a demandé de la rejoindre dans la constitution de son équipe et j’ai trouvé le chalenge pédagogique attirant (population d’apprenant complètement différents d’Eurostéo)
Pour ce qui est du postgrade je l’ai imaginé initialement sur une frustration. Celle d’avoir découvert les techniques concernant les membranes de tensions réciproque mais avec l’impression de ne pas avoir « tout vu anatomiquement parlant ». J’ai alors imaginé un déroulé protocolaire pour traiter toute la dure-mère. Mes recherches théoriques et mes frustrations en cabinet m’ont amené ensuite vers les notions de Force de Traction Médullaire, d’où j’ai imaginé une prise en charge des tensions des leptoméninges et tissulaire du système nerveux (névraxe et moelle). Tout ce cheminement et la recherche de possibilité technique encore plus fines m’ont orienté vers ce travail de déprogrammation de la physiologie des ondes liquidiennes traumatiques dont la structure est victime.
Quels nouveaux outils vos futurs stagiaires auront en leur possession après avoir réalisés votre formation ?
Ils auront un déroulé protocolaire « complet » prenant en charge toutes les parties anatomiques de la dure mère. Faux du cerveau et cervelet puis : tente du cervelet et pituitaire, sinus caverneux, voûte et base dans leurs fibres sagittales et transversales, et enfin l’axe : de l’occiput au coccyx en tenant compte des deux insertions majeures aux cervicales et au sacrum.
Pour les notions s’intéressant aux leptoméninges, des outils permettant de réharmoniser le névraxe dans la boite crânienne et de travailler sur la FTM (Force de Traction Médullaire) afin de libérer les tensions axiales sur la moelle.
Enfin dans un premier temps sur l’axe cranio-sacré et extrapolable à tout le corps, la déprogrammation de l’onde liquidienne traumatique et de l’onde compressive liquido-fasciale, ils acquerront une technique de traitement et des éléments de détection des ondes liquidiennes à inclure dans la routine de tests.
Le mot de la fin ?
« La médecine est l’art d’imiter les procédés curatifs de la nature » disait Hypocrate.
Je dis : « L’ostéopathie est l’art de lever les barrières limitant les procédés curatifs de la nature » car pour « se guérir », « Seuls les tissus savent » nous a légué Rollin Becker. Alors soyons humble et pour ce qui est de la barrière limitante des procédés curatifs (la dysfonction), seule entité que nous devons découvrir et traiter :
« Find it, fix it and leave it alone* » comme nous l’a transmis Andrew Taylor Still.
*(trouve la, répare-la et laisse la seule)